Les intervenants sociaux sont aujourd’hui confrontés à des impératifs contradictoires dans les situations de violence conjugale. A la norme qui pousse au maintien des relations enfants-parents s’oppose le souci de protection des victimes, femmes et enfants. Le premier impératif s’est imposé dans la pratique des professionnels : l’intérêt du développement des enfants commande qu’ils conservent certaines relations avec le parent dont ils sont séparés, quoi qu’il ait fait, pour éviter qu’ils ne s’en fassent une représentation fausse - idéalisation ou diabolisation. A cette posture répond l’idée inverse que les conjoints violents sont de mauvais parents, ce qui exige qu’ils soient écartés de la vie de leurs enfants. Peut-on dépasser cette opposition qui divise les interventions et nuit à leur lisibilité ? Comment faire pour que la protection des victimes n’empêche pas de ménager une place pour le conjoint violent, dans l’intérêt de ses enfants, sans cependant conduire au déni de la violence ?
Benoit Bastard
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